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Rencontre internationale des jeunes consacrés à Rome

Rencontre internationale des jeunes consacrés à Rome

Venus du monde entier…et de Sainte Ursule !

Du 15 au 19 septembre, environ 5000 consacrés, venus du monde entier, se sont retrouvés au cœur de la ville de Rome, invités par la Congrégation des religieux, dans le cadre de l’année de la vie consacrée. Nous étions au rendez-vous. Quatre sœurs de notre Famille ursuline ont rejoint Rome, partant de bonne heure de Sion, Sr Nadège et Sr Adélaïde, et de Fribourg, Sr Josiane et Sr Albertine, pour rejoindre St-Pierre où les attendaient Sr Béatrice et Sr Anne-Véronique. Nous avons participé à la veillée de prière, animée par la communauté de Taizé, le 15, au soir.

Des thèmes différents tous les jours

Chaque matin, nous avions rendez-vous dans la grande salle d’audience qui porte le nom du Pape Paul VI, à l’intérieur du Vatican ; là, le cardinal Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les religieux, Monseigneur Carballo, secrétaire de la Congrégation, et plusieurs religieux sont intervenus pour nous aider à approfondir le précieux don de la vie religieuse et à réaliser le grand appel que nous a confié notre Pape François, au début de cette année de la vie consacrée : « Réveillez le monde ! ». Les différents thèmes : le mercredi 16, « A l’écoute de l’appel » le jeudi 17, « Au cœur de la fraternité », le vendredi 18, « Les espérances et les angoisses du monde » et le samedi 19, « Dans l’Eglise communion ».

Des temps de partage, l’après-midi

L’après-midi, à 16 heures, nous avions rendez-vous, par groupes linguistiques, dans une église de la ville de Rome où nous poursuivions, dans une salle paroissiale, notre réflexion sur les enseignements reçus le matin ; c’était l’occasion, surtout, d’échanges profonds avec des religieux francophones, venus pour certains, de pays en guerre ou en situation de détresse, comme la Syrie, le Liban, ou encore la Centrafrique. Nous avons été particulièrement touchés par le témoignage d’un jeune religieux camillien (de la congrégation de saint Camille de Lellis), au courage héroïque, plusieurs fois braqué par les « rebelles » de son pays de mission, la Centrafrique, qui nous a dit puiser sa force dans son amour pour Jésus et pour ses malades (les blessés).

Temps de prière et de rencontre, le soir

Le soir, à 18h30, tous les francophones se retrouvaient dans une église, située à proximité immédiate de la place Saint-Pierre, pour la messe qui était, bien sûr, le cœur de nos journées, à la fois « source » et « sommet » de tous les approfondissements de nos journées. A partir de 19h30, plusieurs possibilités s’offraient à nous : des chemins de beauté, de rencontre, d’adoration et de témoignage.

Nous avons pu avoir une visite guidée de la splendide Chapelle-Sixtine, chef-d’œuvre de Michel-Ange. Nous avons pu aussi prendre des temps d’adoration devant le Saint-Sacrement, exposé dans plusieurs églises de la ville de Rome. Nous avons aussi eu une rencontre avec le groupe TALITAKOU, constitué de religieux et de laïcs, engagés à lutter contre l’esclavage et l’exploitation de l’homme par l’homme, à travers le monde.

La rencontre avec le Pape

Un grand moment de ces journées a été, bien sûr, la rencontre avec le Pape. Il nous a invités à lutter contre la « culture du provisoire », en témoignant de la fidélité à nos engagements, et à lutter contre la « culture du narcissisme ». Pour le pape, le moyen concret et sûr pour lutter contre le narcissisme, c’est l’adoration. En effet, l’adoration nous permet de nous décentrer de nous-mêmes, et de nous centrer sur Dieu.

Suivons jour après jour le congrès …

15 septembre

La journée commence à 9h, avec la visite des jardins du Vatican, grâce à la responsable des sœurs de la Résurrection qui ont une de leurs sœurs travaillant au Vatican. Visite qui durera 2h25. A 13h, nous sommes invitées à partager le repas dans la communauté des sœurs de la Résurrection, avec d’autres congrégations.

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A 19h30, nous nous dirigeons (Sr Béatrice, Sr Albertine du Tchad, Sr Nadège et Sr Adélaïde, Sr Josiane étant déjà partie) vers la place Saint Pierre, pour l’ouverture du congrès, qui commence à 20h30. Avec peine, nous avons trouvé des places assises. Le congrès commença avec une procession de bougies, portées par des religieux, des religieuses et des laïcs, choisis pour la circonstance. Après la procession, nous avons écouté la lecture de la Lettre de Saint Paul à Timothée (Tim 1, 6-11) suivie de la Bonne Nouvelle, selon Saint Jean (Jn 15,1-14). En lieu et place de l’homélie, Frère José Rodriguez Carballo, ofm, archevêque, a dit le mot de bienvenue et d’ouverture. Voici en bref, un extrait :

Très chers Jeunes consacrés, chers frères et sœurs, très chers tous : « Que le Seigneur vous donne la paix ! »

Bienvenue sur cette place Saint Pierre, pensée et réalisée en tant qu’icône de l’Eglise mère de Rome, qui accueille tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, désireux de s’approcher du tombeau de Saint Pierre. Cette place accueille, en particulier, ceux et celles qui, comme vous, viennent à Rome pour raviver leur propre vocation, celle que Dieu a mise dans le cœur de chacun de nous (cf. 2Tm 1,6).

Merci d’avoir répondu à notre invitation à participer à cette veillée de prière, par laquelle nous commençons laPremière Rencontre mondiale des Jeune Consacrés, dans le cadre de l’année de la Vie Consacrée.

Nous allons vivre ensemble, ces jours-ci, pour réfléchir sur les éléments essentiels de la vie consacrée : consécration, vie fraternelle en communauté et mission et pour célébrer le don de notre vocation commune à suivre le Christ « de plus près » par les conseils évangéliques, dans l’obéissance, sans rien en propre, et dans la chasteté, comme nous le demande l’apôtre Paul (cf. 2Tm 1,6-11), le don de la vocation à laquelle nous avons été appelés. Dans ce contexte, à la lumière de la Parole que nous avons proclamée, suivant l’exemple du pape François, je voudrais vous laisser trois mots qui puissent vous aider, chers jeunes, et nous tous, à cheminer en fidélité créative, pour répondre à l’appel à suivre le Christ dans la vie consacrée. Ces trois mots sont: Courage, soyez forts ! Soyez persévérants ! Soyez fidèles et portez du fruit ! Réveillez le monde !

Courage, soyez forts !

Le Seigneur a été généreux avec vous, il a fixé son regard sur vous, il vous a aimés (cf. Mt 10, 17-30) et il vous a appelés à partager sa vie et sa mission (cf. 3, 13). Soyez généreux avec Lui ! Ne devenez pas des victimes de la paresse qui vous amène à choisir le chemin le plus commode et le plus facile. Il est vrai que, ce que le Seigneur nous demande, Le suivre « de plus près » et ce que la vie consacrée vécue en plénitude exige de nous, dépassent nos forces et nos capacités. Mais est-ce que nous ne savons pas que la force de Dieu se manifeste dans notre faiblesse » ? L’Ecriture, n’affirme-t-elle pas que « rien n’est impossible à Dieu » (lc1 37) ?

Mes chers jeunes, ne suivez pas ceux qui, écoutant la trompette de l’Esprit qui les appelle à suivre le Seigneur dans la vie consacrée, ne peuvent y répondre à cause du bruit et de la dispersion dans laquelle ils vivent, ou simplement parce trop attachés à leur plan et projet pour donner vie au projet de Dieu.

Ne soyez pas comme ceux qui, devant l’appel du Seigneur, disent : « demain, et le lendemain, ils répondent la même chose ». Chers jeunes, soyez généreux avec le Seigneur, « le grand Timonier », comme St François L’appelait. Ne soyez pas paresseux, ni avares avec le Seigneur, sachant qu’Il ne se laisse pas vaincre en générosité. Dieu est ton pain, ton eau. Si tu marches dans les ténèbres, Dieu est ta lumière » ton Hermon. Si tu es dans le péché, Dieu t’embrasse avec miséricorde et pardon. Soyez courageux et forts dans l’Esprit, ayez la diligence typique de l’amour qui ne connaît pas de limite à son don, même si cela suppose d’aller à contre-courant. Dans ce contexte, je vous rappelle les paroles du pape François aux jeunes, rencontrés à Turin : « Vivez, ne vivotez pas. Ne vivez pas dans une vie qui, en réalité, n’en est pas une ! » Marie, la Vierge du Fiat, courageuse et pleine de foi, vous accompagne, nous accompagne dans notre « oui » courageux et confiant.

Demeurez, soyez fidèles !

Dans le texte que nous venons d’écouter, très bref, le verbe demeurer est répété dix fois. Probablement que l’auteur du quatrième évangile constatait déjà, dans l’Eglise à laquelle il s’adressait, qu’un grand nombre de personnes avaient la tentation de tout laisser et de revenir en arrière face à la difficulté de vivre les exigences de leur vie chrétienne. Le jeune riche a cédé à cette tentation (cf. Mt 19, 16ss). C’est la tentation dans laquelle beaucoup de jeunes, et pas seulement les jeunes, tombent actuellement. Face aux exigences de la vie consacrée, ils décident de l’abandonner, oubliant la parole qu’un jour ils ont dite au Seigneur, dans leur profession religieuse ou leur vie consacrée. Il se peut que tout ait commencé par de petites infidélités qui ont éteint la passion brûlant dans leur cœur, de petites infidélités qui, peu à peu, ont amené à de grandes et graves infidélités. Il se peut que tout ait commencé par une vie de passion, dominée par la médiocrité, par la résignation et le manque d’Espérance, ou peut-être par une vie ne se nourrissant pas dans l’union avec le Christ, qui a rendu sans saveur le sel de leur propre vocation. Les causes peuvent être nombreuses et complexes. Il est certain que, comme disait déjà le bienheureux Paul VI, la fidélité n’est pas une vertu de notre temps. Ce qui se passe dans notre société se passe aussi dans l’Eglise et dans la vie consacrée.

Demeurez ! N’avez pas peur ! Que votre espérance ne s’affaiblisse pas, que votre foi ne défaille pas ! Comme il le dit à Jérémie, le Seigneur dit à chacun de nous : « Je suis avec toi pour te délivrer ». Marie, la Vierge fidèle, est notre modèle de fidélité dans toutes les circonstances de notre vie.

Portez du fruit, réveillez le monde!

On reconnaît l’arbre à ses fruits. Jésus nous dit : « C’est la gloire de mon Père que vous portiez beaucoup de fruits » (cf. Jn 15, 8). Nous ne nous consacrons pas pour nous-mêmes. Et nous ne pouvons pas nous renfermer dans nos chicaneries ou dans nos problèmes, comme nous le rappelle le pape François dans sa Lettre Apostolique à tous les consacrés. Nous sommes consacrés pour vivre dans la logique du don, nous offrant au Christ et aux autres, dans la liberté évangélique (obéissance) sans rien en propre, assumant la Kénose ou l’abaissement en tant que forme de vie (pauvreté) et avec un cœur sans partage (chasteté).

Chers jeunes, soyez pères et mères, et non pas des vieilles filles ou des vieux garçons (pape François) ! Résistez à la tentation de convertir votre image en idole, la tentation de Narcisse. Elle vous amènerait à mourir dans vos propres filets, comme cela est arrivé à ce personnage mythologique. Rappelez-vous toujours « qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20,35). Et que c’est en donnant que l’on reçoit. Ne vivez pas, comme certains jeunes, refermés en vous-mêmes, dans vos intérêts, vos plans et vos projets.

Que votre amour et votre chasteté soient féconds ! Pour cela, il est nécessaire que votre amour plonge ses racines dans l’humus, dans le terrain fertile du Seigneur. Demandez-vous si Jésus est votre premier amour et votre seul amour. C’est seulement s’Il remplit votre cœur que vous pourrez aimer en vérité et avec miséricorde chaque personne que vous rencontrerez sur votre chemin, comme le dit le St Père dans la Lettre aux consacrés. Oui, ayez le cœur plein de Dieu et en Lui, entreront tous les hommes et les femmes que vous trouverez sur votre chemin. Ayez le cœur plein de Dieu, alors votre cœur sera chaste et fécond. Ayez le cœur plein de Dieu et vous serez Evangile vivant et donnerez des fruits et des fruits en abondance.

Marie, Mère des consacrés, tourne vers tous les consacrés ton regard miséricordieux et obtiens-nous de ton Fils, notre Seigneur, le don de la fidélité ! Vierge des Douleurs, dont nous célébrons la fête, notre Mère, prie pour nous ! Fiat, fiat ! Amen ! Après ces mots de bienvenue et d’exhortation nous avons chanté un chant à Marie, Mère des consacrés, et nous nous sommes retirés à 22h pour rejoindre nos lieux d’accueil.

16 septembre

La journée commence à 7h30 pour certains, mais pour ceux qui habitent loin (2h) de la place Saint Pierre, un peu plus tôt. Vêtus de nos casquettes, badges, broches et nos sacs, contenant un Bic, le programme, trois livres et un bloc notes, nous sommes au rendez-vous. Après une longue file d’attente de 1h20, nous sommes à la salle Paul VI, pour la première journée. Nous commençons avec le ballet « réveillez le monde » suivi de la prière. La première conférence donnée par S.E. Joao Braz card. De Aviz, préfet chargé de la vie consacrée, sur le thème : « Réveillez le monde : Evangile Prophétie, Espérance » peut commencer.

Conférence I : Réveillez le monde : Evangile, Prophétie, Espérance

E. Joao Braz card. De Aviz Préfet

Les siècles passent, mais la qualité de la vie chrétienne demeure et grandit ; le slogan change, mais le témoignage demeure. Alors posons- nous la question, qui sont les consacrés ?

Nous pouvons évoquer les instituts séculiers, différentes vocations, mais qui sont vraiment les consacrés ? Il y a d’abord des personnes liées au service du pape, des veuves, des moines, des familles ecclésiales.

Avec le concile Vatican II, plus précisément dans Lumen Gentium, au chapitre 6, nous avons une définition claire de la personne consacrée : les consacrés sont des personnes choisies dans le peuple Saint, elles sont membres à part entière de l’Eglise, marchant ensemble, avec tous les baptisés, vers le royaume du Père, membres vivants de l’Eglise. Le concile nous dit aussi que ce sont des personnes animées de tant de charismes, soumises aux commandements avec la grâce de les comprendre. Elles participent au don divin fait à l’Eglise ; elles sont nécessaires à l’Eglise et représentent son caractère charismatique.

Aux consacrés, il est demandé :

  • D’être disciples de Jésus, dès l’appel jusqu’à la mort,
  • De suivre ensemble le Christ,
  • De vivre dans l’esprit de leur fondateur.

Aujourd’hui, le monde est en train de s’endormir, il tourne le dos à son Créateur. Les jeunes consacrés sont appelés à le réveiller. Pour cela, il vous faut être de ceux qui gardent en mains l’Ecriture ; ils doivent être le vin nouveau qui crée des outres neuves. Ils doivent à cet effet :

  • Refaire profondément l’outre de la communauté, car nous ne pouvons pas témoigner de l’évangile, si nous ne sommes pas en communauté. La communauté est le lieu où nous sommes formés et aidés. Celui qui fuit la vie communautaire ne sera pas un bon religieux, car le témoignage prophétique ne se donne qu’à travers le signe de la vie communautaire. Il faut, pour ce faire, lever nos regards plus haut ; entrer dans le mystère trinitaire pour aller plus loin. Vous jeunes, rêvez de l’amour, mais en ayant les yeux tournés vers Dieu, source de notre amour ! Mais alors, qu’est-ce que l’amour ? Pour comprendre l’Amour, il faut regarder Celui qui vient de l’Amour ; si nous regardons sa façon de faire, de parler, nous entrons dans l’Amour. (Ph 2, 5-11). Le Verbe, quand il vient à nous, Il fait un chemin de descente vers nous. Si nous levons notre regard vers l’Amour qui est Dieu, il nous videra de nous-mêmes sans nous diminuer, et nous amènera à chercher nos frères et sœurs. La deuxième outre qu’il faut refaire c’est :
  • L’outre de la formation : entrer dans la formation pour grandir comme disciples du Christ tout en nous laissant travailler par Dieu.
  • L’outre du gouvernement (service de l’autorité) et l’économie ; revoir notre obéissance et notre rapport avec l’autorité. L’autorité doit faire attention à ne pas imposer sa volonté aux autres et veiller à ne pas écraser ceux qui lui sont confiés. Alors, notre obéissance sera totale comme celle d’Abraham ; alors l’obéissance et le service de l’autorité deviendront chemin d’amour.

L’archevêque a terminé sa conférence en nous laissant sur ces réflexions :

  • Nos biens aident-ils aussi les nécessiteux ?
  • Notre bien-être ne devient-il pas notre souci permanent ?
  • Avons-nous confiance en la Providence ?

Conférence II : Maître où habites-tu ? Venez et voyez ! (Jn 1, 38-39)

Frère José Rodriguez Carballo, ofm, archevêque secrétaire

L’appel est le thème central de l’A.T et du N.T. Tous, nous sommes appelés à une relation intime avec Dieu, et tous, nous répondons selon notre vocation spécifique. D’autres répondent à travers la bouffe, d’autres, à travers un témoignage, d’autres encore, à travers des situations de misère.

Par l’appel à la vie consacrée, Jésus prend l’initiative, Il cherche et appelle. Entendre l’appel à suivre Jésus, c’est répondre à l’envie de Jésus. La vocation est gratuite et l’appel est le fruit de l’Amour gratuit de Dieu. Jésus appelle qui Il veut, quand Il veut et comme Il veut. Dans la vocation à la suite du Christ, tout est gratuit ; aussi, nous ne devons pas nous lamenter, mais chanter sans cesse MAGNIFICAT pour ce don gratuit.

Jésus appelle dans beaucoup de textes : Il passe … (un passage qui n’est pas neutre) En passant, Jésus manifeste son Amour. Il remarque et appelle (pour communiquer une mission), pour Aimer. Il passe au quotidien, Il appelle, avec nos grâces et nos péchés.

La suite du Christ comporte toujours une mission, une suite impérative, mais qui respecte notre liberté. Elle comporte aussi deux exigence : l’exclusivité (il nous veut tout « donnés » à Lui) et la promptitude.

  • Notre cœur est-il tout à Jésus ?
  • Sommes-nous prompts à répondre ?

Celui qui est appelé répond par l’obéissance. Pour marcher à la suite du Christ, il faut risquer nos certitudes, nous abandonner totalement entre les mains de Celui qui nous appelle à sa suite. Il faut pour cela une rupture, une conversion, qui se traduit par un service évangélique.

La vocation à la suite du Christ n’est pas une fonction ; elle est « suite », elle est un appel personnalisé et non imposé. La vocation à suivre le Christ maintient jeune et est médiatrice d’autres vocations.

Conférence III : Comme une plume dans la main de Dieu

Fabio Ciardi, OMI

Quand Dieu choisit une personne, elle devient un instrument dans ses mains. Avec l’appel, commence une aventure, celle avec Dieu. Il nous prépare pour que nous devenions la plume, l’argile entre ses doigts. Le plan de Dieu sur chacun de nous est infini et profond ; pour le découvrir, il nous faut faire l’expérience de la miséricorde. L’important est de suivre Dieu, là où il nous veut, de lâcher notre sécurité, d’être libre de tout préjugé, disponible, de mettre toutes nos capacités à la disposition de Dieu, de nous abandonner entre ses mains. Alors, nous pourrons dire à Dieu : utilise ma vie comme tu veux ! Si nous faisons l’expérience de l’Amour, nous pourrons faire totalement confiance, abandonner notre vie. Comme Jésus, nous nous ouvrirons à l’Amour libre de tout préjugé, disponible à ses projets. Comme Marie, notre cœur se dilatera et sera disponible à Dieu, libre et heureux. Comme Marie, nous pourrons dire FIAT.

  • Bienheureux, vous les jeunes consacrés, si vous décidez dans votre cœur, d’être incohérents, infidèles avec vos projets et vos programme !
  • Bienheureux, si vous confiez votre vie à Dieu, vous déclarant prêts à jouer votre vie dans la divine comédie que Lui-même vous suggérera !
  • Bienheureux, vous les jeunes consacrés, si vous passez de la certitude à l’incertitude, du connu à l’inconnu !
  • Bienheureux, si vous laissez votre vie à Dieu, si vous lâchez le gouvernail de sécurité, il fera de vous sa plus belle plume, avec laquelle il écrit l’Amour ! Il écrira avec nous, la plus belle histoire, le plus beau poème.

Conférence IV : Dans l’Eglise, lieu de l’écoute et de la rencontre

Mary Melone, SFA

L’Eglise est du féminin

Il n’y a pas d’appel, sans lieu d’écoute. Même si l’appel est personnel, le lieu de l’écoute et de la rencontre est et demeure l’Eglise. Car c’est en elle que naît, grandit l’appel et il est orienté vers elle. L’Eglise est une communauté de personnes, appelées à l’écoute de Dieu. Un jour, il y a eu quelqu’un qui a uni ses pas à ceux d’un peuple, et depuis, Il chemine avec ce peuple, à travers ses enseignements et ses sacrements. En Eglise, nous apprenons à écouter et à discerner. Nous avons besoin de la médiation de l’Eglise pour écouter et discerner l’appel. L’Eglise est enracinée dans l’Amour trinitaire.

Il y a eu aussi ce jour un évènement exceptionnel : le partage gratuit du livre « Aimer c’est tout donner. »

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17 septembre : Rencontre avec le pape

Moment très attendu, nous partons pour la salle Paul VI, plus tôt que d’habitude. Une fois dans la salle, nous chantons avec joie et avons tous nos regards tournés vers la porte d’entrée ; nous attendons le pape avec beaucoup d’impatience. Quand 9h sonnait, on pouvait entendre en espagnol « faites le chemin pour le pape ! » Quelle ne fut pas notre surprise quand le pape fit son entrée, non par la haie que nous lui formions mais par une porte que nul n’imaginait être le passage du pape. Mais il va se rattraper à la fin de l’audience en passant au milieu de nous (moment de très grande liesse).

L’audience de ce jour s’est faite autour de trois questions posées par un Syrien (Frère Pierre Jablojan), une Brésilienne et un autre jeune. Avant de poser sa question, le premier a offert au pape une douille (et le pape lui a promis de toujours la porter avec lui, signe de son attachement et de sa prière pour la Syrie.) Les questions se résumaient à : comment être jeune et bien vivre sa vie religieuse ? Comment vivre ouverts face à un supérieur très rigide, sans oublier ou se détourner de l’essentiel de la vie consacrée ? Comment vivre l’œcuménisme religieux avec la disparition ou la fin de certaines congrégations ?

Le pape a commencé son intervention en demandant d’avoir une pensée pieuse pour les martyrs d’Iraq, de la Syrie et pour tous les martyrs d’aujourd’hui. Le pape nous a invités à la joie de l’évangile, à rayonner de la joie de la vie consacrée, à ne pas rendre stérile la vie consacrée. Une vie consacrée, a-t-il dit, devient stérile si elle ne rêve pas, si elle n’est pas prophétique. Le prophétisme est le contraire de la rigidité. Tu pourras étudier, faire des cours d’évangélisation et tout cela est bon, mais la capacité de réchauffer les cœurs ne vient pas des livres, elle vient du cœur qui brûle d’amour pour le Christ. Un des péchés de la vie communautaire, c’est l’incapacité à se pardonner entre frères et sœurs. Les bavardages empêchent le pardon, « j’aime à dire que les bavardages ne sont pas seulement un péché, mais du terrorisme. C’est jeter la bombe sur la réputation de l’autre. Si tu as quelque chose contre ton frère va le trouver et dis-le lui.» le pape a exalté les femmes consacrées, (même si parmi elles, il y en a qui ne sont pas gentilles) car comme Marie, elles sont l’Image de l’Eglise, de la tendresse maternelle de Eglise. Le pape nous a aussi exhortées, nous, les religieuses, à être douces et tendres, à éviter la méchanceté. Il a clos son intervention, en nous disant de ne jamais oublier ceci : « non au narcissisme, au regard sur soi mais au contraire, soyez des hommes et femmes d’adoration » !

 

Conférence I : Vivre ensemble et être unis

Paul Béré, sj

« Ah ! Qu’il est bon, qu’il est beau pour des frères de vivre ensemble ! » Mais qu’est-ce que « être des frères »? Est-on frères seulement par le lien du sang ? Sont appelés frères, des personnes liées par le lien du sang ; venant d’un même village… mais très tôt, cette fraternité se révèle limitée. Jetons un regard dans la bible. Dans la bible, d’entrée de jeu, la fraternité de sang s’avère problématique. Caïn et Abel nous montrent une fraternité fragile, car Caïn ne s’est jamais senti comme le frère d’Abel mais plutôt comme son gardien, il nie cette fraternité quand Dieu lui demande : Gn 4,9-10 « Yahvé, dit : où est ton frère Abel ? Il répondit suis-je le gardien de mon frère ? ». Avec Joseph et ses frères, nous assistons au même scénario. Si Judas, porte-parole de ses frères, souligne la raison de ne pas verser le sang « il est notre frère, ne le tuons pas ! » en cela, il s’élève au-dessus de Caïn, mais pas très haut, Si tous réussissent à être les gardiens du bétail de leur père, ils échouent dans la garde de leur frère. Rien n’est donc donné d’avance dans la fraternité, si ce n’est le même sang, les mêmes parents, les mêmes intérêts.

N’y aurait-il seulement que le sang pour nouer des liens de fraternité ?

Les formes de fraternité sont multiples et variées et on constate que la fraternité peut se construire au-delà du sang. Regardons l’expérience de David et de Jonathan : ils nous montrent que la fraternité est un acte volontaire qui naît du cœur. Dès lors, l’amitié peut faire naître la fraternité. Mais cette fraternité se rompt avec l’envie et la jalousie. C’est avec Jésus qu’on voit une fraternité qui transcende la mort, une fraternité authentique. A ses parents, venus le chercher, Jésus répond : « Ma mère, mes frères, mes sœurs, sont ceux qui écoutent ma parole et la mettent en pratique. » On n’est pas frères par le sang ou la volonté, mais parce qu’on fait la volonté de Dieu. De même qu’on ne se choisit pas dans la famille de sang, on ne se choisit pas non plus dans la famille chrétienne car, comme le dit Jésus, « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ». Dieu donne, à chaque chrétien, de prendre un chemin de fraternité qui en croise d’autres. L’autre est à considérer comme un frère, ajoutons une sœur, pour lequel ou laquelle Jésus est mort ; il faut accueillir l’autre dans sa fragilité, épouser les sentiments de Jésus pour l’autre. Dans la vie consacrée, la vie fraternelle est l’essence même de la vie chrétienne. Le socle de la vie commune, ce sont les trois vœux. Le vœu de chasteté élargit le cœur de la personne consacrée à l’amour universel de toute personne. C’est toutefois dans une communauté concrète, faite de personnes concrètes, que s’éprouve au quotidien la douloureuse consolation de l’amour humain. Saint Jean Berchmans disait à cet effet « la vie commune est ma plus grande pénitence ». Dans la vie consacrée, la fraternité se vit dans une constante oblation, une mort à soi. Personne n’égale son frère ou sa sœur et pourtant les sages disent : on sent la douleur de l’abandon de ses frères. Cependant, Ben Sirac le Sage dit : « Ne laisse personne échanger ton frère pour de l’or ». Alors, il faut accepter de marcher avec ses frères quels qu’ils soient, car la fraternité dans la vie commune ne présuppose pas un monde parfait, mais un monde à parfaire. Aucune communauté ne peut espérer la paix à l’intérieur de l’inter-culturalité.

« Ah qu’il est bon, qu’il est beau pour des frères de vivre ensemble ! » cette fraternité qu’exalte le psalmiste est fondée sur la foi, elle n’a pas besoin d’être fondée sur le sang. La fraternité n’est pas donnée, elle n’est ni une vertu, ni quelque chose à pratiquer, ni un devoir : elle se construit. C’est donc Dieu Lui-même qui fonde la fraternité en ce qu’Il est et ce qu’Il fait pour l’homme. La fraternité est un fait reposant sur l’identité de Dieu et son action. Etant donné qu’il est Dieu et notre Père, nous sommes tous frères et sœurs, avant même de vouloir le devenir et nous y forcer. La vie consacrée devient alors, par vocation, des signes concrets de la grâce offerte à l’humanité pour édifier des relations fraternelles, afin que se manifeste cette foule immense de personnes vêtues de blanc, chantant les louanges de Dieu, signe de la victoire de Jésus l’aîné d’une multitude de frères, qu’Il a aimés et s’est livré pour eux. La seule manière de vivre la fraternité dans la vie consacrée ne serait-elle pas simplement êtres des frères et des sœurs ?

18 septembre

Conférence I : La mission, comme mystique de la proximité, à la lumière de l’écriture

Maria Inès Vieira Ribeiro, MAD

Le plaisir d’être un peuple, voilà toute la mystique de la proximité, cette mystique qui nous approche des autres. Notre cœur se dilate et s’ouvre sans réserve aux autres. L’évangélisation est signe et instrument de celui qui évangélise. L’œuvre d’évangélisation enrichit l’esprit et le cœur, nous fait sortir de nos horizons limités. Seul celui qui désire le bonheur des autres peut être missionnaire (Evangelii Gaudium 272) la proximité est le mouvement vers les autres, la rencontre de l’autre. Le chemin de la charité qui s’ouvre devant nous est infini ; il nous appelle à la relation avec l’autre, à la correction fraternelle. A sortir de nous-mêmes pour nous unir aux autres et faire du bien. Pour être de vrais évangélisateurs, il convient de cultiver la proximité avec l’autre. Le regard de Jésus qui s’élargit et qui s’oriente vers son peuple nous dit cette proximité qu’il faut cultiver, jour après jour. Un autre mouvement générateur de l’évangélisation, c’est le regard amoureux et passionné que Jésus pose sur nous. Ce désir profond de Jésus d’être proche de son peuple doit nous pousser à Le suivre de plus près. Dans l’histoire du salut, nous voyons cette proximité : « Allez vers, Sortir vers, Marcher avec… » Jésus, Evangile vivant, s’approche de son peuple, Il veut le sauver. La promptitude de Jésus à se mettre en route vers … est pour nous le signe de la simplicité de la mission. Jésus était un homme de rencontre, et ses rencontres ouvraient grand son cœur aux misères de son peuple. Dieu n’est pas fermé sur Lui-même, mais ouvert à notre humanité, Il sort Lui-même et vient à notre rencontre, par Jésus fait chair. Si nous nous voyons comme des frères, à l’image de Dieu, alors nous REVEILLERONS LE MONDE.

Conférence II : Passer dans le monde en faisant le bien

Fabio Ciardi. OMI

La joie doit illuminer notre vie religieuse et la relancer ! Les signes de la vitalité prophétique sont :

  • Vitalité du témoignage prophétique;
  • Vitalité pour notre mère, la terre
  • Vitalité dans la mission.

Seule une vie consacrée qui se laisse guider par l’Esprit Saint grandit. Alors, il faut continuellement se convertir, pour être docile à l’Esprit Saint. Dans la mesure où la vie consacrée se centre sur Jésus, elle prend cette voie de renouveau. Le pape ne nous demande pas d’être de grands mystiques, mais d’être plus ouverts et miséricordieux. La vitalité prophétique dans la vie commune nous invite à rendre plus dynamique nos communautés, à les rendre plus humaines. La vie consacrée qui naît de la vie trinitaire, doit nous amener à cultiver des greniers de paix et de joie, qui s’ouvrent à l’intérieur, et nous amènent à être des signes pour notre monde. «Que personne ne nous vole notre vie communautaire !» disait le pape François.

La vie consacrée se trouve face aux sujets émergents qui ne sont pas humains ; c’est alors que nous sommes appelés à un discernement communautaire pour faire briller l’amour de Dieu et changer le monde. La vie consacrée commence là où se trouvent nos frères pauvres, là où la vie nous appelle, là où les nouvelles réalités, périphéries, pauvreté nous appellent. Il faut repenser nos charismes, c’est le moment d’expérimenter nos charismes moins structurés, ouverts aux nouvelles pauvretés. La vie consacrée est invitée à sortir d’elle-même pour rencontrer l’autre ; c’est le moment de prendre des décisions qui libèrent l’autre et l’accueillent sans partage. La vie consacrée doit réveiller le monde, car elle est sa conscience prophétique. La vie consacrée ne peut pas rester fermée et embourbée dans ses propres problèmes ; elle doit se laisser inquiéter par l’amour. Avec nos aînés, construisons la vie donnée (à travers leurs expériences) en nous appuyant sur la vitalité des jeunes. Vivons en hommes concentrés, centrés sur le Christ et décentrés de nous-mêmes ! Pour y parvenir, vivons la vertu de l’espérance ! Alors, nous réveillerons le monde par notre tendresse, notre prophétisme et notre espérance.

« Que personne ne nous vole notre espérance ! »

Souvenez-vous qu’il y a un visage d’espérance qui nous illumine : « la Vierge Marie ».

Conférence III : Réveillez le monde

S.E. Oscar Andrès Card.

Les disciples voyaient, dans les paroles, les gestes et les faits de Jésus, la force de Dieu ; et l’Eglise est aujourd’hui présente soit dans l’annonce du royaume, soit dans les miracles et guérisons de Jésus. Elle est aujourd’hui cet évangile vivant de Jésus-Christ, elle est l’étincelle qui a une force créatrice. Nous devons voir avec les yeux du Christ les besoins concrets, les gémissements de notre temps. Voir ce que les autres ne voient pas, ou voir autrement. Nous ne devons pas voir les pauvres comme des problèmes, mais comme des cadeaux. Nous faire pauvres avec les pauvres, païens avec les païens, et ignorants avec les ignorants ! Chaque fois que la misère se voit, notre charité doit briller. Quand, dans des yeux nouveaux, se voit l’ignorance, notre élan missionnaire doit surgir. Notre vie exige des religieux cette authenticité qui brillait dans nos fondateurs (pape Jean-Paul II). Nos fondateurs ont osé, à la suite du Christ, des voies nouvelles d’évangélisation.

Puissions-nous rêver un nouvel œcuménisme !

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Le soir à 20h30 nous avons eu une soirée récréative « réveillez le monde » sur la place Saint Pierre. Soirée de chants, de danses, de témoignages, il y avait même des frères magiciens, des cardinaux, des évêques, des frères, des sœurs qui dansaient. C’était tout simplement magique.

19 septembre

Dernier jour du congrès : cette journée a servi à faire la synthèse du congrès. La communauté du Chemin Neuf nous a offert une projection de 15 minutes, sur les grands moments. Le préfet, chargé de la vie consacrée, et l’évêque, secrétaire, ont essayé de résumer les 200 questions posées et d’y répondre. Nous avons fini la matinée autour de la table eucharistique à 11h. À 19h, nous nous sommes dirigés vers le Colisée pour célébrer les martyrs de notre temps et pour leur rendre hommage. Nous avons commencé la célébration à côté de la prison Mamertine (où Saint Pierre baptisa son geôlier) et avons terminé à la sortie de la ville de Rome. Moment pieux et émouvant !

Nous repartons du congrès, prêts à réveiller le monde par notre témoignage prophétique. Remplis d’un nouvel élan missionnaire !

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Merci à tous nos responsables pour cette belle opportunité de rencontre et d’œcuménisme !

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Courage, soyez forts !
Soyez persévérants !
Soyez fidèles et portez du fruit !
Réveillez le monde !…